Essai sur la mode dans ses rapports avec les représentations figurées des coiffures des divinités olympiennes féminines en Attique aux VIe et Ve siècles av. n. è.

Auteur(e): Publié en
Référence: Revue de l’Archéologie du Vêtement et du Costume, Tome 4, 1-60

Résumé

Le présent essai – qui ne prétend pas clore le débat – se borne à dégager quelques traits qui caractérisent l’éventuel impact de la mode par rapport aux coiffures (ce terme étant entendu, dans le présent essai, tant comme la manière dont on arrange les cheveux que comme ce qui sert à couvrir ou à orner la tête) des six divinités olympiennes – Athéna, Hestia, Artémis, Aphrodite, Héra et Déméter – en Attique, au VIe et au Ve siècle avant notre ère. Trois questions sont, en premier lieu, soulevées. Le goût public est-il un facteur de mutation dans la représentation des coiffures des divinités olympiennes féminines ? Comment se marque et que signifie l’évolution de la conception attique du divin par rapport à la coiffure ? La mode en tant que changement, transition ou nouvelle étape, est certes incarnée par des éléments nouveaux que nous notons dans la coiffure (les artistes ne créent pas à partir du néant), mais elle ne constituerait pas un facteur de mutation aussi puissant que, à titre indicatif, celui du civisme (voire de l’autochthonie et de l’identité communautaire), de l’évolution dans le commentaire des différents aspects mythiques et des traditions, et, surtout, des modalités de la levée de la dichotomie établie entre les mortels et les immortels. Ainsi, appliquer la mode aux coiffures divines constituerait une des circonstances dans lesquelles le gouffre creusé entre l’humain et le divin peut être momentanément comblé.

Abstract

This essay – which does not claim to close the debate – is limited to highlighting a few features which characterize the possible impact of fashion in relation to hairstyles (this term being understood, in this essay, as much as the way in which we arrange the hair as that which serves to cover or adorn the head) of the six Olympian deities – Athena, Hestia, Artemis, Aphrodite, Hera and Demeter – in Attica, in the 6th and 5th centuries BCE. Three questions are, first of all, raised. Is fashion a factor in changing the representation of hairstyles of female Olympian deities? How is the evolution of the Attic conception of the divine marked and signified in relation to hairstyle? Fashion as a change, transition or new stage, is certainly embodied by new elements that we note in hairstyle (artists do not create from nothing), but it would not constitute a factor of mutation as powerful as, for example, that of civism (autochthony and community identity), of the evolution in the commentary of the different mythical aspects and traditions, and, above all, of the modalities of lifting the dichotomy established between mortals and immortals. Thus, applying fashion to divine hairstyles would constitute one of the circumstances in which the chasm between the human and the divine can be temporarily bridged.